1 vérité sur la Fast Fashion : Shein, le miroir de nos contradictions

Fast Fashion dérives

 

Shein est partout.

Sur nos fils Instagram, dans nos boîtes mail, dans chaque conversation mode.

 

Depuis quelques mois, deux mots reviennent souvent : Boycotter Shein.

Boycotter Shein, boycotter la fast fashion, boycotter le “trop”.
Et c’est légitime.
Mais derrière cette indignation collective, je vois aussi une forme de paradoxe :
on dénonce les dérives d’un système qu’on continue, malgré nous, à alimenter.

 

Parce qu’en réalité, Shein n’a rien inventé.
Il a simplement mis un miroir devant nos contradictions.

 

Celle qui dérange le plus ?
Notre complaisance face au “moins cher.”

Ce réflexe qui nous pousse à chercher la bonne affaire, même quand on sait qu’elle a un prix caché.

 

On critique Shein pour sa vitesse, ses copies, son impact écologique.
Et pourtant, ce qu’il révèle va bien au-delà d’une simple question de mode.

 

Les chiffres parlent d’eux- memes.

En 2024, un consommateur sur deux a acheté un article de fast fashion, des vêtements, chaussures

ou accessoires, alors que 7 sur 10 affirment vouloir freiner l’expansion de Shein (source IPSOS*)

 

Est ce qu’on ne court pas nous aussi après le toujours plus vite, toujours moins cher ?

 

Shein n’a rien inventé

 

Il a simplement rendu visible ce qu’on préférait ignorer.

 

On rejette Shein pour ce qu’il incarne : surproduction, copies, exploitation, gaspillage…
Mais soyons honnêtes : rien de tout cela n’est nouveau. 

 

Shein n’a pas créé la fast fashion.
Il a juste poussé les limites à l’extrême d’un système déjà bien en place.
Il est devenu le miroir d’une industrie qui valorise la rapidité plus que la qualité;

le volume plus que la valeur.

 

Pendant que, dans l’ombre, on exploite des enfants, on abîme la santé des travailleurs,

et qu’on envoie sur le continent africain des tonnes de vêtements invendus,

symbole criant de la “poubelle textile du monde”.

 

Pendant ce temps, des créateurs peinent à exister :
faute de lumière, de moyens, ou simplement d’espace dans un système saturé.

 

La vérité qui dérange : Notre complaisance face au « moins cher »

 

L’un des arguments qui revient souvent pour justifier la fast fashion, est le prix.
Le “moins cher” est devenu une norme culturelle, pas seulement une nécessité.

 

On ne se dit pas : “Je valorise un créateur.”
On se dit : “J’ai payé moins.”

 

Et c’est là tout le problème.

 

Zara, H&M, Primark ont préparé le terrain bien avant Shein.
Ils ont habitué des générations à croire qu’un t-shirt à 2 € est normal.
Mais ce qu’ils n’ont jamais dit,
c’est que ce prix-là n’existe qu’en exploitant quelqu’un.

 

Le vrai coût d’un vêtement bien conçu, c’est du temps, du tissu, du savoir-faire et des salaires décents.

 

Alors quand Shein arrive, il ne voit pas un problème moral.
Il voit une opportunité commerciale : la suite logique d’un système où on a oublié la valeur du travail. 

 

Et si le vrai problème , n’était pas Shein … mais bien nous ? 

 

On aime dire qu’on veut consommer mieux.
Mais au moment d’acheter, le réflexe du “moins cher” revient toujours.

 

Parce que c’est pratique.
Parce qu’on ne veut pas “payer trop cher pour un simple t-shirt”.
Parce qu’on a appris à donner de la valeur au logo, pas à l’histoire, ni au geste.

 

Pourtant, derrière chaque pièce bien faite, il y a du temps, de la recherche, des essais, des erreurs,

des mains expertes, et surtout du respect.

 

Acheter avec conscience, ce n’est pas un luxe.
C’est un choix.
Celui de ne pas fermer les yeux sur ce que l’on soutient.

 

La vraie tendance , c’est la conscience

 

Et si la vraie tendance, aujourd’hui, n’était pas de suivre la mode, mais de lui redonner du sens ?

 

Choisir moins, mais mieux.
Se demander : “Qui l’a fait ? Comment ? Pourquoi ?”
S’intéresser aux matières, aux histoires, aux gestes.

 

Sur le continent africain, dans les îles, dans la diaspora,
des marques repensent cette relation au vêtement.
Elles prouvent qu’on peut créer différemment, sans compromis sur le style ni sur l’éthique.

 

Elles rappellent que la mode africaine n’a rien à prouver; 
elle a juste besoin d’être regardée autrement.

 

C’est cette conviction qui guide chaque sélection Warâlé :
des pièces choisies avec soin, faites pour durer, et pour raconter autre chose qu’une simple tendance.

 

Parce que le vrai luxe, ce n’est pas ce qu’on possède.
C’est ce qu’on comprend, ce qu’on choisit, et ce qu’on transmet.

 

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